[de la Viole...]
Un peu d'histoire...
L'école de Viole en France aux XVIIe et XVIIIe Siècles :
Le testament de Marin Marais :
(Document fourni par Jonathan Dunford)
Testament, déposé le 8 juin 1709 par Marin Marais chez son notaire, dans lequel il rétablit l'équité entre ses héritiers :
"Je soussigné ayant fait attention sur l'état de ma famille et considérant que le Roi a accordé à Vincent Marais mon fils aîné en ma considération et par mon crédit la survivance de la charge d'ordinaire de la musique de la chambre du Roi dont je suis pourvu, et qu'il est par cette grâce que Sa Majesté m'a bien voulu faire et à lui aussi, dans une situation beaucoup plus avantageuse que ses frères et soeurs, je crois qu'il est de la prudence paternelle de pourvoir à l'établissement et au bien du reste de ma famille qui ne sera pas aussi avantageuse que je le souhaiterais à cause que son grand nombre m'a obligé à de continuelles dépenses, et m'a empêché d'augmenter ma fortune autant que je l'aurais désiré, et je crois ne le pouvoir mieux faire que par la présente disposition par laquelle je réduis mon fils aîné Vincent Marais à sa légitime dans ma succession, et à l'égard de tous mes biens je les donne et lègue à tous mes autres enfants qui me survivront que je fais et institue mes légataires universels, et en cas qu'aucun de mesdits enfants décèderaient avant moi et qu'ils laisseraient des enfants qui me succèderaient, ils représenteraient leur père ou mère décédé audit legs universel, à la charge que ceux qui auront reçu de moi quelques sommes et deniers ou autre chose en avancement, seront tenus de rapporter ce qu'ils auront reçus à la masse dudit legs universel, et sera tenu mondit fils aîné Vincent Marais de rapporter aussi à la masse de mes biens les sommes qu'il me devra ou que j'aurais pû lui donner, comme aussi j'entends que mon fils Anne Marc Marais, procureur des comptes prendra pour sa part au legs universel les sommes que j'aurai payé pour lui sur le prix de son office, et si sa part ne consomme pas tout ce que j'aurai payé, il ne pourra être obligé de rapporter les principaux mais seulement de continuer les ventes ; Je crois que mon fils aîné ne trouvera pas mauvais que j'ai fait la présente disposition ne l'ayant point fait par un motif d'indifférence, ayant au contraire pour lui des sentiments bien opposés, mais l'ayant fait par un esprit d'équité et de justice ; J'entends que cette disposition ait lieu nonobstant toutes autres dispositions que je pourrais y après faire.
Fait à Paris ce huitième juin mil sept cent neuf,
Marais"
Ce testament sera révoqué le 25 janvier 1724, la très bonne situation de Marin Marais lui permettant alors de lever toutes ces restrictions !
Le Manuscript d'Edimbourg serait-il autographe ?
A partir des éléments fournis par Jonathan Dunford et suivant son intuition, nous avons réalisé la juxtaposition suivante : quelques extraits du Manuscript (à gauche), à comparer avec des extraits du Testament (à droite)...
La dédicace (1747) de Jean-Baptiste Forqueray...
...à Madame Henriette de France :
"Madame,
L'ouvrage que je prends la liberté de vous offrir a mérité à feu mon père la réputation dont il a joüi pendant sa vie, et la Protection que vous voulés bien lui accorder, Madame, va lui assurer l'immortalité. La Viole, malgré ses avantages, est tombée dans une espèce d'oubli ; vôtre goût, Madame, peut lui rendre la célébrité quelle a eue si longtemps, il peut exciter l'émulation de ceux qui cultivent la Musique ; Pour moi, Madame, un motif plus pressant m'engage a redoubler mes veilles. Le bonheur que j'ay eu de vous voir aplaudir a mes foibles talens va renouveller l'ardeur de mon zéle : heureux si par mon travail je puis contribuer à vos amusemens.
Je suis avec le plus profond respect,
Madame,
Vôtre très humble et très obeïssant Serviteur...
FORQUERAY"